Les 1 an d’A IlegÍtima

Pourquoi A Ilegitima?

Quand j'ai eu l'idée d'ouvrir A Ilegítima, je savais que c'était parce que j'avais besoin de me rappeler que tout est possible. Qu'importe le rêve, il mérite les efforts et l’attention d’être poursuivi.

Petite, on disait de moi que j'étais trop. Trop forte, trop bruyante, trop rapide, trop folle ou trop intense. Mais il n'est jamais venu à l'esprit des gens autour de moi que j'étais juste moi-même. Sensible. Profonde. Vive. Dans ma famille, à l'école ou même avec mes amis, je ne me suis jamais vraiment sentie à ma place. Toujours en décalage entre mes aspirations, mes sentiments et le monde dans lequel j'évoluais.

Je n'ai jamais eu peur de dire ma vérité, de chanter la vie et de la vivre bruyamment. J'ai toujours remis en question l'autorité, l'éducation et la société. Rien ne me semble naturel et je ne supporterais jamais d'accepter sans comprendre. J’ai vécu dans une distorsion de savoir au fond de moi que j'étais différente, que j'avais le pouvoir de faire de grandes choses, mais toujours avec cette impression que je n'en valais pas la peine ou que je n'en était pas capable.

En somme, je me suis toujours sentie comme l’illegitime.

Réaliser un rêve après 10 ans

J’ai ouvert A IlegÍtima le 26 Mai 2021. En pleine pandémie, tout juste divorcée. Presque comme une blague. Un défi. Un nouveau challenge à relever.

Pourtant, A Ilegítima existe depuis 2012. À l’époque, j’habitais à Paris et j’étais avocate. Mais mon futur mari lui était dans la restauration et nous avions ce rêve un peu fou d’un restaurant familial. Moi j’imaginais une table d’hôte où les artistes pourraient être exposés, il y aurait plein de curiosités et l’ambiance serait conviviale, les conversations profondes et la nourriture à partager au milieu de la table. 

En septembre 2020, je ne sais plus quoi faire. Je suis en train de me remettre d’une longue dépression, je sens que je vais mieux mais je suis encore bloquée. Comment reprendre une vie normale? Comment se remettre à travailler? Et puis au fond, qu’est ce que je sais vraiment faire ?

A l’époque, je discute beaucoup de mon divorce avec un ami qui ne comprend pas le problème avec la maison. Pour lui tout semble à portée de main: un peu de déco, une cuisine simple, mon relationnel et le tour est joué. 

Pour moi ce n’est malheureusement pas aussi limpide : je vis dans l’ombre d’un projet non abouti. Dans la carcasse d’un restaurant jamais ouvert. Je ne suis pas chef. Mon relationnel est bon mais compliqué. La maison est vide, entachée de souffrance. C’est triste, pesant, humiliant. Je dois supporter les remarques de mon père, la rage de mon ex-mari et le constat clair d’avoir échoué. Mon ego est partout et je dois assumer les dépenses extravagantes faites pour rien. Je vais vendre la maison et tourner la page. 

Un jour Archibald rentre de l’école et m’annonce que son papa ouvre un restaurant. C’est le déclic.

Moi aussi je vais ouvrir À IlegÍtima. Au fond, ça a toujours été mon idée. J’y ai investi tout mon argent. Reste à y mettre mon cœur et mon énergie. 

On meuble le restaurant avec des pièces iconiques de Mid Mod. J’invite le premier artiste, Pedro Baptista, et je lance le concept : 2 fois par semaine je reçois à dîner en mode table d’hôte. 

Je cuisine des produits simples. Inspirée par les plats de ma maman et ma grand-mère et la cuisine bistrot français. Et peu à peu, je vais me découvrir ce talent inexpliqué. Je crois que c’est en regardant les autres autour de moi que j’ai appris à cuisiner.

A partir de mai 2021, j’enchaîne les dîners et les évents. Je travaille comme une folle. 

Le 28 juillet nous créons À Ilegítima is On Fire avec un collectif d’artistes. Au départ, l’idée vient du fait que nous venons de bruler la table selon la méthode du Yakisugi. Je vis ce moment comme une véritable renaissance. Un succès qui va me pousser à developper la partie artistique de la maison.

Tour à tour je vais accueillir Nicolas Buisson et sa série Food Porn, Chiara Mecozzi et ses Poderosas et aujourd’hui les peintures de Filipa de Carvalho. J’expose et vends certaines pièces emblématiques de Mid Mod et du désigner Emmanuel Babled.

Le tournant

C’est en septembre 2021 que tout va vraiment commencer. Depuis toujours, les femmes me fascine autant qu’elles me font peur. J’ai une personnalité plutôt masculine et souvent je fonctionne mieux avec les hommes. Le contact est plus fluide. Plus direct. Alors pour vaincre cette peur viscérale de ne pas être acceptée, j’invite autour d’un déjeuner végétal des femmes inspirantes, entrepreneures. Un manière d’exorciser le mal qui me ronge. L’expérience se transforme malgré moi en Cercle de femme. De ce déjeuner naitra Circle of Lisbon. Un cercle d’humain où je reçois chaque mois des femmes pour des diners de la lune.

La table devient plus privée. J’organise des dîners de groupe pour des clients et je sens que de profonds changements s’opèrent. En terme d’organisation, je suis toujours seule pour tout gérer : relation clients, création de menu, shopping, liste, cuisine, service, nettoyage. C’est épuisant mais aussi incroyablement gratifiant de pouvoir tout apprendre. 


Peu à peu la maison prend vie. Et je m’épanouie en cuisine. Je reçois deux livres de cuisine qui vont changer ma vie : Simple et Shelf Love du génialissime Ottolenghi. Je crois que c’est à ce moment que s’est imposée l’idée d’une cuisine vivante, plutôt végétarienne. 
Je suis inspirée par les couleurs, les épices que j’aime tant et que je collectionne du monde entier. Ma cuisine est un mix de la cuisine méditerranéenne et middle east. Intuitive.

Les gens se régalent et je prends plaisir à recevoir. 

A Ilegitima devient ma maison d’experiences, celle où j’organise des diners et des déjeuners privés, des rencontres avec des journalistes, designers, artistes, des soirées Pasta and DJ, des dîners d’empowerment financier avec la coach Marieka Finot, des cercles d’hommes et de femmes avec Circle of lisbon

En février 2022, le COVID est enfin derrière nous, il est temps de prendre au sérieux le restaurant. Je commence les déjeuners végétariens 2 fois par semaine et recommence à travailler comme event planner. Nous allons réaliser notamment le dinner de Noel de Uber pour 50 personnes, une soirée gala de 140 personne et un cocktail pour 150 personne lors de la Ocean Conférence des Nations-Unis au Palacio do Grilo. Parfois, j’enchaine jusqu’à 9 évènements consécutifs. Je gère une équipe de 4 à 5 personnes. C’est trop. Je le sens, je vais m’écraser comme d’habitude. Alors cette fois-ci je m’écoute et j’arrête progressivement l’activité.

Mes démons

Juste avant l’été un constat s’impose : je burn out. C’est la 5ème fois depuis 4 ans. Le burn out c’est l’abandon d’une lutte infructueuse qui cherche à exprimer un idéal. Mon idéal ? Vouloir réussir coute que coute à combler ce vide qui m’anime. Prouver sans relâche que je suis capable de tout et que je n’ai besoin de personne. Prouver ma valeur. Pour enfin être aimée et acceptée telle que je suis. C’est aussi l’expression d’une fuite. Celle de la peur d’échouer. D’être rejetté. Encore.

Il y 3 ans, j’ai appris que j’étais Haut Potentiel. Un monde nouveau s’est alors ouvert à moi. Un cadeau un peu empoisonné mais une explication logique à ce décalage que je ressens depuis toujours. Et comme un cadeau n’arrive jamais seul, j’ai ensuite été diagnostiquée du trouble de la personnalité bordeline. Ce trouble se caractérise par une tendance constante à l'instabilité et l'hypersensibilité dans les relations interpersonnelles. L'instabilité au niveau de l'image de soi, des fluctuations d'humeur extrêmes, l'impulsivité dans des comportements qui peuvent être risqués voire dangereux pour soi ou pour les autres ( addiction en tout genre : drogues, alcoolisme, sexe, conduite dangereuse, dépenses soudaines et excessives, crise de boulimie ou privation). J’ai tout essayé mais mon addiction la plus profonde : celle à la douleur. Le tout accompagné de pensées suicidaires. Il m’aura fallu 34 ans pour les admettre.

Pendant près de 2 ans, j’ai tour à tour rejeté ce diagnostique, je m’y suis complue, j’ai pleuré, enragé, supplié que les souffrances s’arrêtent. Ne pas vouloir se stigmatiser. Faire peur. Ne pas vouloir entrer dans un diagnostique et y rester bloquée. Injustice, fatigue, incompréhension, peur, rejet. J’ai aussi compris beaucoup de chose en rapport avec mon enfance et mon adolescence.

Et puis peu à peu, il m’a fallu me rendre à l’évidence, alors j’ai accepté. Je m’y suis abandonnée. Mais je sais aussi que c’est à ce moment que j’ai trouvé la force, la résilience et l’envie d’en sortir. Aujourd’hui je le crois profondement, cet état bordeline est un cadeau de l’univers. Un don du ciel qui m’aide en fait à trouver l’équilibre.

Depuis trois ans, mon processus de guérison m’a emmené sur le chemin sinueux de la découverte de mon âme. Pour ce faire, je me suis entourée de personnes extraordinaires : Coach, psychologues, psychiatres, chamanes, facilitateurs, guérisseurs, énergeticien, praticien du corps, chanteur, danseur. Tous avec leurs outils m’ont aidé à ouvrir les yeux sur les souffrances profondes qui m’empêchent d’atteindre mon potentiel. Celles qui m’empêchent d’être pleinement celle que je souhaite être. Sans peurs ni dépendances. Sans bloquages. Sans pensées limitantes. Sans excès.

Cet été, pour la première fois, j’ai senti le burn out arrivé. Alors, je me suis recroquevillée, j’ai battu en retraite et j’ai pris le temps de me reposer. Arrêter de faire pour ne plus simplement qu’être. Voyager et rencontrer d’autres personnes. J’ai aussi pris le temps de me donner le temps. De recevoir. De participer à de magnifiques cérémonies. Des cercles de femmes profonds, différents du mien. J’ai ouvert mon coeur pour recevoir.

J’ai arrêté de me mentir aussi. De me punir. De me contenir. Je me suis octroyée la chance de vivre 45 jours introspectif. 45 jours pendant lesquels je n’ai presque pas fait d’events et je n'ai pas vu mon fils. J’ai reposé mon corps et mon énergie. SANS CULPABILISER.

J’ai arrêté le bruit autour de moi pour enfin me poser la bonne question. Et toi Anne, c’est quoi ton désir le plus profond? Quand tu fermes les yeux, que vois tu?

Je me suis demandée pourquoi? Pourquoi A Ilegitima? Pourquoi cette peur de ne pas réussir? Ce besoin visceral de plaire ? Pourquoi cette croyance que je ne mérite pas plus? Et pourquoi ne pas oser croire que si finalement?

D’abord parce que je souffre du syndrome de l’imposteur, cette tendance psychologique à la peur et à la remise en question. Il fait douter la personne atteinte de ses propres réussites et l'accable d'une peur persistante et internalisée d'être présentée comme un escroc, et ce, malgré ses capacités démontrées. Alors A ilegítima c’est pour moi une façon de livrer bataille contre ce sentiment.

Ensuite, car je porte les blessures de rejet et d’abandon (je vous conseille les livres de Lise Boureau, Les 5 Blessures de l’Âme et celui de Natache Calestreme, La Clé de Votre Énergie pour Découvrir les vôtres). Elles font de moi une personne ultra dépendante, et plus à même de me retrouver dans des relations toxiques au dépens de ma santé mentale, physique, psychologique. Toute ma vie, j’ai excellé dans les rôles du sauveur, bourreau, victime (le triangle Karpman).

Enfin, parce que la réalité fait mal. Se regarder dans un miroir et y voir nos ombres. Nos parts sombres. Cruelles. Inavouables. Notre égo qui prend tant de place. Oui, il m’est arrivé d’être contrôlante, jalouse, intrusive, violente. Mais je suis aussi, aimante, généreuse, douce, ouverte, attentive aux autres. Duale.

Cette prise de conscience est nécessaire pour avancer. Pour grandir. Pour sortir de nos schémas toxiques si souvent répétés. Être vulnérable pour devenir humain et progresser. Avouer que l’on a tord. Que l’on est violent. Envieux. Jaloux. Parfois manipulateur. Parfois égoiste. Être humble et demander pardon. Aux autres, mais surtout à soi. Se regarder pour apprendre à se connaître. Expérimenter pour savoir ce qui nous plait. Et laisser partir ce qui n’est pas fait pour nous. Embrasser l’inconnu.

Alors ici je vais l’écrire : A Ilegítima je l’ai ouvert pour les mauvaises raisons. Pour prouver au monde entier que je pouvais y arriver. Que j’étais indestructible. À mon père d’abord pour lui montrer que cet investissement n’était pas perdu. À mon ex-mari, pour lui dire que oui, sans lui j’étais capable de tout. À mon fils, pour que sa maman ait enfin un métier. À mon ex, pour lui montrer que moi aussi j’avais du talent et pouvais vivre sans lui. À Lisbonne, pour prendre ma revanche sur ces années d’errances.

Et puis voilà, je l’ai fait. Je l’ai prouvé. Mais mon vide lui est encore bien présent. Mes questionnements et mes doutes m’assaillent encore quotidiennement.

A la rentrée, j’ai fêté 12 mois sans alcool, ni café. Et à l’heure où je vous écris, 9 mois d’abstinence sexuelle. Il y a un an, j’ai décidé de troquer ma vie d’excès contre celle d’une privation choisie, bien loin des frustrations que je me suis si souvent imposées.

Je me suis nettoyée. J’ai pris du recul, de la distance et je me suis démontrée que j’étais aussi capable de calme. De retenue. De patience. De douceur. De distance. Et puis, comme une évidence je suis devenue Bouddhiste. Réaliser l’éveil pour atteindre le nirvana, transcender sa dualité.

Alors aujourd’hui A Ilegítima c’est quoi?

Aujourd’hui, il est grand temps que j’écrive mon histoire. Que j’arrête de constamment vivre et créer les rêves des autres. Des rêves et des aventures, j’en ai plein la tête.

Ceux qui me connaissent le savent : je suis une passionnée. Mais ces derniers mois j’ai enfin laissé exprimer plusieurs d’entres elles avec sérieux : la sexualité, la cuisine, la moto.

La cuisine a été une véritable thérapie. Une manière de me transformer. De me traiter avec amour. La cuisine c’est l’endroit convivial de partage, de plaisir. Elle me permet d’inviter l’autre à entrer dans mon univers et venir partager un moment autour de la table. A partager ses joies, ses souffrances. Elle tisse un lien profond entre les humains. La mienne nourrit vos sens et votre âme.

Le sexe me fascine. Depuis toujours, j’ai expérimenté beaucoup de mes fantasmes. J’ai pris du plaisir et j’ai souffert. Loin d’être un lieu d’épanouissement systématique, j’ai pris conscience avec des centaines de discussions, que peu de gens avait une sexualité évidante et nourrissante. A l’heure de la technologie, de la performance, du porno et du plaisir instantané, on a oublié comment faire l’amour. Comment donner et recevoir. Comment transformer cette énergie sacrale sexuelle en une force créatrice.

Alors, cet automne nous lançons une nouvelle série de cercles mensuels ouverts au public : Erotica.

Ici, nous allons explorer la relation entre la nourriture, la sensualité, le corps et les sens.

Chaque jour, nous ritualisons le passage des nutriments dans notre corps. Elle nous maintient en vie, nous donne de l'énergie, nous permet de vivre des relations, et d'être tout simplement. Parfois, nous mangeons pour l’énergie, parfois pour la santé, et d'autres fois, nous mangeons pour nous faire plaisir.

Chez A Ilegítima, nous partageons sans cesse nos voyages alimentaires ou spirituels. Ce qui noues a changé, ou ce dont nous ne pourrions plus jamais nous passer. Alors cette année, nous sommes avide de partager ces éléments avec vous et d'offrir un espace pour que les gens se rencontrent et expérimentent les frontières entre la nourriture et la sensualité.

La moto est, selon moi, la forme la plus aboutie de la sensation de liberté. C’est une véritable thérapie, un dépassement de soi. Et la possibilité de vivre des aventures hors du commun. J’ai des envies de voyage solo ou accompagnée que je partagerais ici. Je suis fière d’être une femme, un maman motarde.

Le voyage ne s’arrête pas là. Je dirais même qu’il ne fait que commencer. Enfin. Chaque jour j’apprends. Je lis. Je me nourris. J’écoute. J’apprends à ouvrir mon coeur. A faire confiance à l’univers. A aimer. Inconditionnellement. Sans attaches. Je me libère des mes chaines. Je laisse enfin exister mon féminin. Cette partie de moi si souvent déshonorée, oubliée, brutalisée.

Et si j’apprends, c’est aussi dans le but de vous transmettre. De partager avec vous mes découvertes. De vous aider à vous sentir mieux. A mieux vous comprendre. A vous accepter.

Alors ici, je voudrais vous dire MERCI du fond du coeur, pour votre présence, votre confiance. Ce chemin c’est le mien, mais c’est aussi le votre.

Anne

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Why A Ilegitima?

When I first had the idea to open A Ilegitima, I knew that it was because I needed to remind myself that anything is possible. That when it comes to dreams, it’s worth putting in an effort and following it.

Growing up, people said I was too much. Too loud, too fast, too crazy, or too intense. But it never occurred to the people around me that I was just being myself. 

In my family, at school, or even with my friends, I never really fit in. I was never scared of telling my truth, of singing for life, and living it loudly. I always felt a big gap between my aspirations and feelings and the world I was evolving in. I was never afraid to speak my truth, sing, and live loudly. But I always questioned authority, education, and society. Nothing felt natural to me and I could never bear to accept without understanding. I lived in a distorted perspective, knowing deep down I was different, that I was capable of doing big things, but always with the sensation that I wasn’t worthy or that I wasn’t able. 

In sum, I always felt illegitimate. 

Making a dream come true 10 years later

I opened A Ilegítima in May 2021. In the middle of the pandemic, just recently divorced, it was almost a joke. A dare to myself. A new challenge to beat.

 Then again, A ilegítima has existed since 2012. At the time I lived in Paris and I was a lawyer. My future husband was in the restaurant business and I had this fantasy of opening a family restaurant, a tâble d’hôte where artists’ work could be exhibited, where there would be curious objects and a relaxed atmosphere. Where conversations would be deep around a collective table with shared food.

In September 2020, I didn’t know what else to do. I was just getting back from a long depression, and I still felt it on my shoulders, I was still blocked. How to get back to normal life? How to get back to work? At the time, I spoke a lot with a friend who’s a furniture designer about my divorce. He didn’t understand the problem with the house and the restaurant I was now stuck with after my divorce. For him, it was an easy fix: a little decoration, a great kitchen, my relationship skills, and voilà a new life.

Unfortunately for me, it wasn’t so clear: I was stuck living in the shadow of an unfinished life project. In the carcass of a never-opened restaurant. I wasn’t a chef. My relationship skills are good but complicated. The house is empty, stained with suffering. I felt weighed down by the sadness. I was embarrassed. I was constantly receiving comments from my father, dishonesty from my ex-husband, and the very clear conclusion that I had failed. My ego was everywhere and I have to take responsibility for the absurd expenses for nothing. I’ll sell the house and turn the page.

 Then one day, my son Archi comes home and announces his dad will open a restaurant. It clicks in my head. I’ll also open a restaurant, A Ilegítima. In some ways, it was my idea all along. I invested all my money. The only thing left was to put in my heart and energy.

 We furnish the place with iconic pieces from Mid Mod. I invite the first artist Pedro Baptista to be exhibited, and I launch the concept: Twice a week I receive guests for dinner in a table d’hôte model.

 I cook simple products inspired by my mum’s and my grandmum’s. Little by little I discover my own inexplicable talent. I think by watching the others around me, I learned how to cook. Everything seemed so natural. I rack up events and dinners. I work like crazy.

 July 28th, we put together A Ilegítima is on Fire with an artist collective. We burn the table in a Yakisugi method. I’m living a true renaissance. Its success pushed me to grow the artistic side of this house. 

One by one, I host Nicolas Buisson and his Food Porn series, Chiara Mecozzi and her Poderosas, and today Filipa de Carvalho’s paintings. I show and sell certain emblematic pieces by Mid Mod’s Emmanuel Babled

The turning point

It’s in September 2021 when things really start picking back up again. I’ve always been interested in women as much as I am afraid. I have a masculine personality and often, I fit better with men. Our contact is more fluid, and more direct. So to vanquish this visceral fear of not being accepted, I organized a plant-based dinner where I invited women who inspired me. This experience transformed itself into a women’s Circle, which became the Circle of Lisbon. A circle of humans where we host women every month for full moon dinners. 

The table becomes more and more private. I organize curated events for clients and I finally feel aligned again. I’m still along for all the logistics: client relations, creating menus, shopping, cooking, serving, and cleaning. It’s exhausting but it’s incredibly gratifying to learn everything.

Little by little, the house becomes alive again. I feel fulfilled in the kitchen. For my birthday in October, I receive two books that will change my life: Simple and Sheld Love by the genius Ottolenghi. I think that’s the moment I knew I needed to push more into a lively vegetarian cuisine. I’m inspired by colors and the spices I love I collect from all over the world. My kitchen is a mix between Mediterranean and middle eastern food. 

People feast and I take pleasure in hosting clients.

As I continue, A Ilegitima becomes my casa das experiencas, a place where I host private lunches and dinners, meetings with journalists, designers, artists and themed parties, financial empowerment dinners with Marieka Finot, and meeting circles for men and women with the Circle of Lisbon

In February 2022, COVID is finally behind us. I pick back up with vegetarian lunches twice a week. I start working as an event planner again, organizing events such as Uber’s Christmas party for 50, and a cocktail party for 140 people for the UN Ocean’s Conferences at the Palacio do Grilo. At some points, I do nine consecutive events. I direct a team of 4-5 people. It’s too much. I can feel it. I am going to get crushed as I always do. So this time I listen to myself and I progressively take a break. 

My demons

Right before summer reality kicks in: I’m burning out. it’s the fifth time in four years. Burnout is the abandonment of the vain fight to express an ideal. My ideal? To succeed no matter what to fill the void that’s pushing me. Consistently prove that I am capable of anything and that I don’t need anybody. Prove my worth. To finally be loved and accepted for who I am. It’s again an expression of an escape. The fear of failing. of being rejected. Again.

Three years ago, I was diagnosed with high intellectual potential. A new world opened up to me. A bit of a poisoned gift, but I’ve always felt this gap. Of course, when it rains it pours, and I was also diagnosed with Borderline Personality disorder. This disorder is characterized by a constant tendency towards instability and a hypersensibility in interpersonal relationships. Instability towards your own self-image, extreme mood swings, impulsive consumption of potentially dangerous activities of all sorts: drugs,  alcohol, sex, sudden and excessive addiction, bulimia, or anorexia. I have tried everything but my deepest addiction is to pain. All of it is accompanied by suicidal thoughts. It took me 34 years to admit it. 

During two years, I needed to face the facts and so I accepted it. I abandoned myself to it. But I also know it’s the moment I found strength, resilience, and the desire to get through it. Today I truly believe my diagnosis was a gift from the universe. A gift from the sky that actually helps me find my balance. 

For the past three years, my healing process has brought me on the dangerous journey of discovering my soul. To do this, I surrounded myself with extraordinary people: Coaches, psychologists, psychiatrists, shamans, facilitators, healers, body specialists, singers, and dancers. All of their tools helped me open my eyes to my deep suffering which stopped me from reaching my full potential. The suffering which stops me from fully being who I want to be. Without fear or dependencies. Without blockages. Without limiting thoughts. Without excess. 

This summer, for the first time I felt the Burnout coming on. So I pulled myself away, put myself in retreat and took the time to rest. I stopped to do nothing else other than simply being. I travelled and I met new people. I also took the time to give myself the time. To receive. I participated in beautiful ceremonies. Powerful women’s circles, different from mine. I opened my heart to receive. 

I also stopped lying to myself. Stopped punishing myself. Stopped controlling. I gave myself the chance to live 45 days of introspection. 45 days during which I did almost no events and I didn’t see my son. I rested. My body and my energy. WITHOUT GUILT. 

I stopped the noise around myself to ask myself the right question: And you Anne, What is your deepest desire? When you close your eyes, what do you see?

I asked myself Why? Why A Ilegitima? Why this fear of not succeeding? This visceral need to please? Why this belief that I don’t deserve more? And why not dare to believe that I do

Firstly, I suffer from imposter syndrome, the psychological tendency to fear and doubt yourself. It makes the person doubt their own success and overwhelms the person with a constant fear that they internalize as a fear of being seen as a thief despite who they’ve proven to be before. A Ilegítima for me is a way of battling against this feeling.

Secondly, I have wounds from rejection and abandonment (I suggest the books Les 5 Blessures de l’âme by Lise Boureau, and La Clé de Votre Energie by Natache Calestreme). These wounds make me an ultra-dependent person, and more likely to find myself in relationships toxic to my mental, psychological, and psychic health. My whole life, I exceeded in the role of the savior, the persecutor, and the victim (the Kapman triangle).

Lastly, the reason I don’t dare to believe I deserve more is that reality hurts. Looking in the mirror and seeing our own shadows. Our dark sides. Cruel, inadmissible sides. Our ego takes up the whole space. Yes, I’ve been controlling, jealous, intrusive, and violent. But I’m also loving, generous, soft, open, and open to others. I am a duality. 

I needed to become aware of this to move forward. To grow. To leave the toxic schemas we often repeat. To be vulnerable enough to be human and to progress. To admit we’re wrong. That we are violent. Envious. Jealous. Sometimes manipulative. Sometimes self-centered. To be humble and ask for forgiveness. To others, but above all else to ourselves. To look at ourselves and get to know what’s inside of us. To try things out and see what we like. And to let go of elements that are not a part of us. Embrace the unknown. 

So I am going to write it here: I opened A Ilegitima for the wrong reasons. To prove to the whole world I could succeed. That I was indestructible. To prove to my father, especially that his investment wasn’t lost. To prove to my ex-husband that Yes, without him I was capable of anything. To my son, his mother finally had a profession.  To my ex, to show him I also had talent and could live without him. To Lisbon, to have a place after several years of getting lost. 

So I did it. I proved it. But my emptiness was just as present as before. My questions and my doubts still invaded me every day. 

In September, I celebrated one year without coffee and alcohol. And while I write this, 9 months of abstinence from sex. A year ago, I decided to trade in my life of excess for a chosen austerity, far different from the frustrations I used to impose on myself. 

I cleaned myself. I took some distance and showed myself I Was capable of being calm. Of holding back. Of Patience. Of softness. Of distance. And as if it were always obvious, I became Buddhist. Reaching enlightenment to attain nirvana, transcending our dualities. 

So today, what is A Ilegítima ?

Today, it’s about time I write my story. That I stop constantly living and creating the dreams of others. I have plenty of my own. 

Those who know me know: I am a passionate person. But these last few months I let several fundamental passions express themselves: sexuality, the kitchen, and motorbiking. 

Cooking is a true therapy. The kitchen for me is a convivial place of sharing, of pleasure. It allows me to invite others to enter into my universe and come share a moment around the table. It’s also been a radically therapeutic act these last few months. A way to transform myself. A way to invite others to share their own joy as well as their pain. The kitchen is a profound link between us humans. Mine feeds your senses and your soul. In a few months, I’ve gained confidence. I feed myself better. I am testing my curiosity.

Sex fascinates me. Since I can remember, I tried out a lot of fantasies. I found pleasure, and I also found pain. I was far from systematic fulfillment, I became conscious through hundreds of discussions, that few people had easygoing and nourishing sexuality. In today’s technology, in performance, pornography, and instant gratification, we forgot how to make love. How to give and to receive. How to transform our sacred sexual energy into a creative force. 

So this fall, we are launching our new series of monthly dinners open to the public: Erotica

In Erotica, we are going to explore the relationship between food, sensuality, the body, and the senses. 

Every day, we ritualize the passage of nutrients through our bodies. It keeps us alive, it gives us energy, allows us to live relationships, and simply be. Sometimes we eat for energy, sometimes for health, and other times just to indulge. 

At A Ilegitima, we are constantly sharing our food and spiritual journeys. What changed us, or what we could never live without? So this year, we are eager to share these elements with you and to open up a space where people can meet and play with the border between food and sensuality.

Motorbiking is for me the closest way to get to the feeling of freedom. It’s a therapy, it’s transcendent. The possibility to live wild experiences with others. I have the desire to do different solo and group trips that I’ll share here. I am proud of being a woman and a mom who bikes.

The journey doesn’t stop there. I would dare to say it has barely started. Finally. Every day I learn. I feed myself. I listen. I am learning to open my heart. To trust the universe. To love. Unconditionally. Without attachment. I and freeing myself of my chains. I am finally letting my femininity exist. This part of me was often dishonored, forgotten, and damaged. 

If I’m learning, it’s also to share it with others. To pass on what I’ve discovered. To help you feel better. To understand you better. To accept you. 

So here, I want to say THANK YOU from the bottom of my heart, for your presence and for your trust. This path is mine, but it’s also yours.

Anne 

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